Saint-Quentin-en-Yvelines : des étudiants de l’université demandent d’annuler la projection du film de Roman Polanski

Dans un communiqué du 24 février, plusieurs associations étudiantes ont manifesté leur mécontentement suite à la décision de l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) de projeter le film « J’accuse » de Roman Polanski.

Le jeudi 27 février, l’UFR de Droit-Sciences politiques de l’UVSQ organise, au cinéma UGC de Montigny-le-Bretonneux, la projection de « J’accuse », dernier film de Roman Polanski évoquant l’affaire Dreyfus. Il est annoncé que la projection du film sera suivie d’un moment de rencontre et d’échanges avec des historiens ou des juristes.

Plusieurs associations étudiantes ont réagi à cet événement. L’Union des étudiant(e)s des Yvelines (UEY), Icare et Agora ont expressément demandé, via un communiqué de presse, l’annulation de cette projection. En cas de non annulation, elles invitent à un rassemblement à l’UGC de SQY Ouest, le 27 février à 11 h, pour manifester contre cet événement.

La colère de ces associations étudiantes est expliquée par les récentes accusations qui pèsent sur le réalisateur Roman Polanski. Celui-ci, en effet, est accusé de viols et agressions sexuelles par plusieurs femmes, dont certaines mineures au moment des faits.

Pour l’UEY, Icare et Agora, autoriser une telle promotion du film de Roman Polanski consiste à dénigrer toutes ces lourdes accusations et nier les agressions subies par les victimes du cinéaste. Elles demandent d’ailleurs que les instances dirigeantes de l’université présentent leurs excuses à ces femmes.

Il est inadmissible pour une université de promouvoir, et d’encourager des étudiant∙e∙s à aller voir, un film réalisé par une personne accusée et condamnée depuis de nombreuses années d’agressions sexuelles et de viols. L’Université, lieu de savoir, de connaissance, de recherche, d’émancipation ne peut-être la caution intellectuelle d’un film et à travers lui son réalisateur, et ainsi normaliser le viol et ignorer le témoignage des femmes qu’il a agressé.

A celles et ceux qui nous dirons qu’il faut séparer l’homme de l’artiste, de l’œuvre, nous répondons que nous refusons de nous soumettre à ce principe patriarcal et élitiste qui encourage le pardon pour les puissants. Nul violeur, aussi puissant et influent soit-il, ne devrait échapper à ses crimes, qu’il soit cinéaste, auteur, homme politique, producteur, milliardaire… En effet, Roman Polanski, jugé coupable de rapports sexuels illégaux avec une mineure n’a purgé que 42 jours de prison et réalise toujours des films en toute impunité.

 

SOURCE : COMMUNIQUÉ DE PRESSE – UEY/ICARE/AGORACREDIT PHOTO : TR 78

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