Poissy : des cercles de discussion entre détenus et victimes à la prison

L’établissement pénitentiaire expérimente depuis 2010 des cercles de discussion qui réunissent des auteurs de crime et des victimes ou des proches de victimes.

Alain Ghiloni a beau réfléchir, il n’a pas « le souvenir d’une explication ». Etait-ce pour « son baladeur, de l’argent ou autre chose » que son fils, Fabien, est mort à 20 ans d’une balle dans la tête alors qu’il s’apprêtait à rejoindre sa résidence universitaire pour le dîner ? Vingt-deux ans après les faits, malgré la reconstitution et le procès aux assises, toujours pas de réponse. Mais une question qui a longtemps taraudé cet éducateur à la retraite : « Comment peut-on tuer un autre humain ? »
Pour tenter de « comprendre » et « expliquer » ce qu’il a vécu, il a décidé, il y a trois ans, de « faire face à l’inimaginable ». Ecouter, observer et débattre pendant plusieurs heures avec trois détenus, tous condamnés pour homicide. Au total, il a participé à six rendez-vous planifiés dans le cadre des rencontres détenus-victimes (RDV), une mesure de justice restaurative expérimentée depuis 2010 à la maison centrale de Poissy (Yvelines), et bientôt dupliquée dans d’autres établissements pénitentiaires.

La première fois, la découverte fut « totale » et l’« inquiétude » gravée sur les visages, se remémore Alain Ghiloni, silhouette de sportif assidu et yeux bleus translucides. Ce jour-là, avec deux autres personnes – l’une victime d’un viol, l’autre ayant été gravement blessée après avoir été poussée dans un escalier –, il a pris place dans un espace spécialement aménagé à côté des parloirs. Alors qu’il pense voir arriver des « montagnes », Alain Ghiloni se souvient d’avoir été frappé par l’aspect du premier détenu, un « homme qui se déplaçait avec une canne ».

SOURCE : LE MONDECREDIT PHOTO : TR 78

Regardez aussi

Coronavirus : à Poissy, le maire en direct chaque soir

Depuis le début du confinement, l'édile pisciacais organise, sur ses réseaux sociaux, des lives pour répondre en direct aux interrogations des habitants sur le coronavirus et ses applications dans la commune de Poissy.