Ligne 18 du métro : le parc naturel ne veut pas entendre parler du viaduc en vallée de Chevreuse

Dans la dernière édition de son magazine, le Parc naturel régional de la vallée de Chevreuse réaffirme son opposition totale à un passage de la future ligne 18 du métro en viaduc dans son périmètre. Cette nouvelle ligne doit relier l’aéroport d’Orly à la gare CEA Saint-Aubin, sur le plateau de Saclay, d’ici à 2024, puis Versailles-Chantiers en 2030.

Voici ce que pensent les élus du parc naturel :

Dans la logique de développement du Grand Paris, la création d’un transport en commun rapide qui relie les grands pôles de Versailles-Saint-Quentin avec Massy et l’aéroport international d’Orly en passant par le pôle scientifique et technologique de Paris-Saclay ne fait guère débat. En revanche le tracé en viaduc prévu par la Société du Grand Paris est loin de faire l’unanimité et le rapport d’enquête publique ne rend pas compte de la position du Parc naturel régional.

Une mise au point s’impose. Le Comité syndical du Parc a réaffirmé son opposition à la solution en viaduc le 10 juillet 2017. Dès l’été 2015, il avait exprimé au Préfet de Région son hostilité au tracé aérien. Hostilité également exposée clairement dans un avis remis à la Société du Grand Paris en 2015 et auprès du commissaire enquêteur en avril 2016.

Cette position n’a pourtant pas été prise en compte. Au contraire, le rapport de l’enquête publique affirme sans fondement que le projet de ligne 18 n’est pas en contradiction avec la Charte du Parc naturel, sans faire du tout référence à ses prises de positions contre la solution en viaduc sur les communes de Châteaufort et de Magny-les-Hameaux.

Le comité rappelle son hostilité au tracé en viaduc qui porterait un préjudice définitif au paysage du plateau de Saclay et s’inquiète des conséquences de ce projet sur la pérennité du golf national qui devrait accueillir les épreuves olympiques en 2024.

 
Son président et conseiller départemental des Yvelines, Yves Wandewalle (LR), propose ainsi de faire passer au sol et non en hauteur les rails du futur métro sur son tronçon prévu en viaduc :

« Quand je vois l’exemple très similaire d’OrlyVal, qui fonctionne depuis plusieurs décennies, avec un passage au sol, il me semble que cette solution pourrait être une alternative intéressante. Elles est moins chère que l’enfouissement, avec un impact paysager et fonctionnel très faible en longeant la RD 36. Dans un projet d’aménagement qui engage le territoire pour plus d’un siècle, j’aimerais qu’on prenne le temps d’étudier toutes les solutions afin de choisir celle qui présente le meilleur rapport avantages/inconvénients. »

 
Le magazine institutionnel rappelle également la position de la Région Île-de-France, qui souhaite, à l’image de la lettre envoyée il y a quelques jours par des élus yvelinois, une mise en service du tronçon yvelinois dès 2024 :

En avril 2016, Mme Pécresse, présidente de la Région Île-de-France a présenté au commissaire enquêteur sa position. Elle a rappelé que les acteurs économiques mais aussi les habitants sont très attachés à ce projet qui apporte une solution de desserte rapide et efficace, dans un secteur qui a connu un développement exceptionnel sans bénéficier de création d’infrastructures majeures de transport et considère que cette solution s’inscrit également en cohérence avec le développement de l’OIN Paris Saclay, qui ne dispose pas de liaison forte entre ses différentes polarités et que la ligne 18 constituera la colonne vertébrale de cette zone d’innovation, de recherche et d’excellence.

Dans le même temps, le conseil régional observe que l’organisation des évènements internationaux majeurs pour lesquels la France concourt impacteront fortement nos territoires : les jeux olympiques de 2024 et l’Exposition universelle de 2025 et que dans ce contexte, il serait souhaitable, comme pour toutes les lignes du Grand Paris Express en général, que le second tronçon de la ligne 18 puisse être réalisé au plus tôt et avancé à 2024, la Société du Grand Paris ayant elle-même précisé que la réalisation simultanée des deux tronçons de la ligne 18 est techniquement possible et éviterait des surcoûts liés à l’interruption du chantier.

Par ailleurs Mme Pécresse soulève la problématique du tracé aérien sur le tronçon CEA-Saint-Aubin / Saint-Quentin qui provoque un grand nombre de protestations des riverains. Il faut souligner le cadre exceptionnel de ce territoire : le tracé traverse le Parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse. Ce territoire offre un cadre exceptionnel et l’attractivité du plateau de Saclay est également liée à ses atouts environnementaux qu’il convient de préserver.

A l’image d’une grande majorité de riverains, la solution de l’enfouissement recueille la préférence du Conseil Régional, en raison de son moindre impact au plan environnemental et agricole. Elle doit être étudiée de manière approfondie par la Société du Grand Paris pour s’assurer de sa faisabilité technique et pour mesurer l’ensemble de ses impacts. Le surcoût de l’enfouissement est estimé par la Société du Grand Paris à 250 millions à comparer aux 3,1 milliards du projet, un surcoût relativement peu important s’il permet d’assurer l’acceptabilité locale du projet et donc d’éviter des retards liés à l’opposition des riverains dans la conduite de l’opération.

Regardez aussi

La Verrière : occupation d’un logement municipal par la maire sortante, saisie du Procureur de la République

Nicolas Dainville, conseiller départemental des Yvelines et conseiller municipal d’opposition, vient en effet de saisir la Procureure de la République de Versailles pour vérifier la légalité d'une situation qui concerne un logement municipal octroyé à Nelly Dutu, maire sortante de La Verrière. Les faits remontent à 2015. L'ancien maire de La Verrière, M. Alain Hajjaj, avait alors pris la décision d'attribuer un logement municipal à Nelly Dutu, simple conseillère municipale à l’époque, en justifiant sa qualité de professeure des écoles.