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Coronavirus : le confinement « n’est pas un jeu », martèle le préfet

Entretien avec Jean-Jacques Brot, préfet des Yvelines, suite à la signature ce jeudi 19 mars de l’arrêté interdisant l’accès aux parcs, jardins, forêts et les bords de la Seine et de l’Oise.

Il y avait 182 personnes verbalisées hier, à midi ce 19 mars nous en étions à 230, que pensez-vous de ces chiffres, trois jours après le début du confinement ?

Nous sommes d’ailleurs à 284 très exactement (à 17 h 45 ce 19 mars, Ndlr), il y a des contrôles qui continuent. Les chiffres sont les chiffres, ce qui est navrant, c’est qu’on soit obligé de contrôler les gens pour ce qui devrait être une attitude de grande responsabilité collective face à une catastrophe sanitaire.

C’est affligeant de voir qu’il n’y a que la peur du gendarme, si j’ose dire, qui peut fonctionner sur certaines personnes. Si le gouvernement a instauré un confinement, ce n’est pas pour embêter les gens, mais pour les protéger.

Qu’avez-vous pu remarquer durant ces trois jours ?

Il y a ceux qui ont des comportements, qui continuent de faire comme si de rien n’était, à s’agglutiner, à s’amuser le long des berges […] de la Seine, ou dans les parcs de Maisons-Laffite, ou encore sur la dalle du Val Fourré à Mantes-la-Jolie prennent des risques énormes, pour eux, leur famille, leurs amis.

C’est pour ça que ces chiffres ne m’inspirent aucune satisfaction. C’est affligeant. […] Ce n’est pas un plaisir que se font les autorités publiques, mais une règle de protection des populations, qui apparemment a fonctionné en Chine après ce qu’ils ont connu et qui devrait fonctionner, ça nous évite de répandre partout le virus.

Cet arrêté, c’est un appel à la responsabilité ?

Exactement. […] On voit que dans des circonstances comme celles-ci, c’est bien utile d’avoir les réflexes familiaux, collectifs, de responsabilités et pas de marcher uniquement à la peur du gendarme. On a des droits, mais aussi des devoirs quand on vit en société et le premier devoir aujourd’hui c’est de ne pas propager quelque chose de gravissime.

C’est pourquoi, j’ai, en concertation avec mes collègues en Île-de-France qui vont eux aussi prendre des mesures de restrictions dans les jours ou les heures qui viennent, je viens de signer un arrêté de restrictions de rassemblements, de fermetures de parcs et jardins quand cela est possible et d’interdiction de fréquenter les berges, à l’exception des riverains.

[…] Les gens croient que c’est une espèce de jeu avec les pouvoirs publics mais pas du tout. Si on montrait des photos des personnes qui sont en réanimation, peut-être que cela changerait la donne.
[…]. Il faut absolument que les gens aient en tête que les conséquences de cette irresponsabilité sont les souffrances et la mort pour certaines personnes.

Cet arrêté, qui prend fin au 30 mars prochain, pourra-t-il être reconduit ?

Nous avons pris les mêmes échéances que le décret du ministre de la santé pour le confinement, l’échéance ce n’est pas moi qui l’ai inventé.

Deuxièmement, la question n’est pas de trouver les moyens de faire appliquer cet arrêté, c’est une sorte d’appel au civisme et à la responsabilité. […] C’est une course de vitesse contre un virus qu’on ne maîtrise pas.

Le gouvernement s’est résolu à prendre cette mesure de confinement pour tenter de réguler la chose. Encore une fois, si on prend un arrêté, c’est pour toucher des milliers de personnes et faire une piqûre à tout le monde. Je le dis, rassurez-vous il n’y a pas un garde-champêtre, un gendarme derrière chaque personne je n’en ai pas les moyens.

Ceux qui veulent continuer à déconner pourront continuer à faire n’importe quoi, il n’y a pas de problèmes de ce côté là. Par contre il y aura des sanctions. […] Je le répète encore une fois, le confinement ce n’est pas les grandes vacances dans un appart et le jeu c’est d’en sortir […]. Le jeu c’est d’échapper à l’hospitalisation […]. Il faut faire très attention.

SOURCE : TR 78CREDIT PHOTO : TR 78

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