Carrières-sous-Poissy : les juges annulent le projet de port industriel, y aura-t-il appel ?

La marina de plaisance de 300 anneaux aurait-elle sauvé sa peau grâce au tribunal administratif ? Ce dernier a retoqué, dans une décision rendue ce jour, le projet de port industriel de 34 ha censé naître à l’emplacement de l’actuelle marina (photo), à cheval sur Carrières-sous-Poissy et Triel-sur-Seine, notamment afin de renforcer la logistique de la zone d’activités en chantier juste à côté.

En décembre, lors de l’audience, le rapporteur public (équivalent du procureur au tribunal administratif, Ndlr) avait elle-même demandé l’abandon de cet « écoport » aux juges. Le tribunal administratif a donc décidé d’annuler la déclaration d’intérêt général, comme l’arrêté du préfet des Yvelines permettant la création du port.

Ports de Paris, chargé du projet, n’a pas encore fait savoir s’il ferait appel de cette décision. Dans un, commnuiqué, Anthony Effroy (FI), conseiller municipal d’opposition de Carrières-sous-Poissy, aussi président de Rives de Seine nature environnement, l’une des parties ayant formé ce recours, se félicite de la décision des juges :

Après les avis défavorables de l’Autorité environnementale (AE) et du commissaire-enquêteur, les conclusions particulièrement sévères du rapporteur public lors de l’audience du 7 décembre dernier, c’est au tour du tribunal administratif de Versailles de sanctionner ce projet en annulant toutes les autorisations nécessaires à la réalisation de ce port industriel.

Depuis des mois, voir des années, je m’efforce de faire connaître, aux élus locaux, les impacts négatifs en termes sanitaires et environnementaux, cette pédagogie a été payante, puisque la commune de Villennes s’est fermement positionnée contre ce projet dès 2013, le maire de Triel, Joël Mancel, semble avoir un regard nouveau sur ce projet et a vraisemblablement pris conscience des dangers qu’il représente pour les habitants et l’environnement, enfin la députée Michèle de Vaucouleurs a déjà sollicité une intervention du Ministre, estimant que ce projet était « menaçant pour l’équilibre écologique des communes concernées et pour la santé des riverains ».

 

L’autre responsable d’un groupe municipal d’opposition et ancien maire de Carrières-sous-Poissy, Eddie Aït (Mouvement radical), s’est également fendu d’un communiqué de presse pour demander la réalisation d’une étude d’impact par la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (GPSEO) :

Cette décision de justice est le fruit d’un dialogue de sourd entre partisans et opposants au projet. Depuis 2013, avec la Région Île-de-France, je réclamais un moratoire afin que le dialogue reprenne entre les parties prenantes. Une demande qui n’a jamais été appuyée par l’actuel Maire de Carrières-sous-Poissy qui tient depuis mars 2014 un double discours sur l’éco-port.

Les craintes légitimes des riverains autour de cette infrastructure portuaire ont donc été plus fortes que les annonces de créations d’emplois et les discours sur les nécessités économiques du secteur. Il est désormais urgent de faire réaliser une étude d’impact suite à cette décision d’annulation et ce afin de mesurer les conséquences sur l’aménagement de l’Ecopôle situé à proximité immédiate.

Je rappelle que l’Écopôle Seine aval est un quartier d’activités de 90 ha situé à Carrières-sous-Poissy, dont la vocation première est de créer des emplois par l’accueil des entreprises de l’éco-construction et des éco-industries. L’Ecopôle devait être connecté au futur éco-port. Je crains également un afflux de poids lourds sur nos routes.

SOURCE : COMMUNIQUÉ DE PRESSE – ANTHONY EFFROY / COMMUNIQUÉ DE PRESSE – EDDIE AÏTCREDIT PHOTO : TR 78

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