Versailles : référendum Montreuil-République, ils fourbissent leurs armes contre l’abattage des arbres

Demain, Versailles va voter… enfin, seulement une toute petite partie des habitants de la ville, ceux du secteur Montreuil-République. Les riverains du boulevard de la République, premiers concernés par le plan de réaménagement de cette voie, comme par le passage en payant du stationnement et l’abattage si polémique des arbres, voteront-ils pour ou contre ?

Tout débute en 2016, lorsque le maire, François de Mazières (DVD), lance le réaménagement de ce boulevard. Le Parisien résumait l’affaire ainsi en juillet dernier, dans un article relatif au lancement de cette consultation des riverains :

« Elle concernera aussi le stationnement qui passera en payant. Il faut que les gens se prononcent eux-mêmes car la tension a été forte, l’an dernier », reconnaît François de Mazières. En effet, le sujet avait fait polémique, en 2016, lorsque la mairie, qui souhaitait abattre des tilleuls dans le cadre du réaménagement d’une partie du boulevard, entre l’avenue des Etats-Unis et la rue de Montreuil.

Des militants de l’association Versailles Montreuil environnement, opposés au projet, s’étaient enchaînés aux arbres. Ce qui n’a pas empêché les services municipaux d’abattre 22 tilleuls, avant de cesser les travaux. Lors du conseil, le maire a indiqué que la question, qui sera uniquement posée aux riverains, pourrait être libellée ainsi : « Un premier tronçon a été réalisé. Souhaitez-vous prolonger ce modèle ou pas ? », a-t-il dit.

 
Ce mercredi, l’association de riverains opposés à l’abattage des arbres, Versailles Montreuil environnement, a envoyé un communiqué concernant cette consultation. Ses responsables y déploient à nouveau leurs arguments en défaveur du projet :

Chacun se souvient de l’immense émotion provoquée à Versailles en juillet 2016 par
l’abattage par Monsieur François de Mazières, maire de la ville, d’une partie des tilleuls de l’allée centenaire du boulevard de la République. Devant la fronde des habitants, Monsieur de Mazières promet alors la suspension du projet…

En septembre 2016, le Maire de Versailles annonce une réunion de concertation qui n’aura jamais lieu. En juin 2017, Monsieur de Mazières convoque une réunion publique « sur l’avenir de Montreuil » ; en fait d’avenir, c’est de stationnement qu’il est question.

Le maire annonce à une foule nombreuse et troublée une consultation sur le sujet du stationnement pour le 30 septembre 2017. Durant l’été 2017, le maire ne répond pas aux courriers des associations inquiètes de l’avenir des 112 arbres du boulevard de la République qui ont survécu à l’été 2016.

Sa décision pourtant est déjà prise, le compte rendu du conseil municipal du 6 juillet 2017 en atteste : la consultation du 30 septembre portera sur la poursuite d’une version un peu remaniée du projet de 2016. Un entrefilet de la revue de la ville de Versailles l’annonce tardivement, aux alentours du 10 septembre.

Les objectifs poursuivis par le Maire restent les mêmes :
1. la destruction des 112 arbres du boulevard de la République.
2. le passage au stationnement payant du quartier de Montreuil.
3. la mise en place d’une piste cyclable sur le boulevard.

Le premier de ces trois sujets regarde les riverains du boulevard de la République, dont les habitations donnent directement sur les tilleuls du boulevard. Les deux suivants concernent l’ensemble des habitants du quartier de Montreuil. La consultation organisée par la Mairie de Versailles crée la confusion entre ces trois objectifs et prive les habitants du boulevard de la République du droit de décider eux-mêmes du sort des allées d’arbres.

Une étude est confiée à Monsieur Sébastien Biller, maître d’oeuvre, à la demande de l’association Les Sans Arbres, qui démontre la faisabilité d’une piste cyclable sur le boulevard de la République en conservant les arbres existants, qui protégeront les cyclistes des camions et des voitures.

Des comptages de voitures sont par ailleurs réalisés pour préparer une étude d’impact. Une moitié des voitures aujourd’hui garées sur le boulevard de la République se trouvent sur des places de parking reconnues comme telles par la Mairie ; il apparaît donc qu’il n’est pas non plus nécessaire de détruire les arbres pour rendre payant le stationnement sur le boulevard.

Il est vrai que ces places sont situées sur une route départementale (le boulevard de la République) et que leur passage au stationnement payant ne rapporterait rien à la Ville de Versailles (sauf erreur l’argent irait au département).

Les trois enjeux de la consultation du 30 septembre sont en réalité indépendants : il est tout à fait inutile, comme on vient de le voir, de détruire les arbres du boulevard de la République pour y faire passer une piste cyclable ; il n’est pas non plus nécessaire de le faire pour mettre en place le stationnement payant.

Le projet de la Mairie entretient néanmoins la division entre habitants du quartier : les habitants du boulevard de la République veulent conserver leurs arbres ; certains habitants des rues adjacentes veulent une piste cyclable boulevard de la République, d’autres veulent le passage au stationnement payant.

Ces objectifs sont parfaitement conciliables. On en arrive pourtant à cette situation parfaitement caricaturale où une association versaillaise de cyclistes demande l’abattage d’une allée d’arbres dont le maintien garantirait la sécurité des cyclistes menacés par les camions et les voitures du boulevard de la République (plusieurs milliers par jour) ! Divide et impera.

L’introduction du stationnement payant dans le quartier de Montreuil créerait une pénurie gigantesque des places de parking. Nous avons compté les voitures du boulevard de la République en présence d’un huissier. Les résultats obtenus ne laissent pas la place au doute : la réalisation du projet de la Mairie entraînerait pour le seul boulevard de la République l’apparition d’un déficit de 114 places, soit plus de la moitié de l’existant !

Ces 114 places sont actuellement occupées par les habitants du quartier et les commerçants de la rue de Montreuil ; contrairement à ce que prétend la mairie de Versailles, elles ne sont pas le fait de « voitures ventouses » extérieures au quartier. Leur disparition modifierait la physionomie du Village de Montreuil : départ des familles, gentrification, fermetures des commerces, etc.

SOURCE : COMMUNIQUÉ DE PRESSE – VERSAILLES MONTREUIL ENVIRONNEMENTCREDIT PHOTO : GOOGLE MAPS

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