Triel-sur-Seine : centrale solaire annulée, le maire est furieux et exige l’arrêt des remblais

Jeudi 14 décembre, Le Parisien révélait l’annulation, après moult rebondissements ces dernières années, du projet de centrale photovoltaïque dans l’ex-plaine maraîchère Carrières-Triel. Le président de la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (GPSEO) et maire LR de Verneuil-sur-Seine, Philippe Tautou, s’expliquait alors dans les colonnes du quotidien francilien :

« Des panneaux solaires ne seront pas installés dans la plaine de Triel, prévient l’élu. Après la vague de contestation survenue lors de la présentation du projet, d’importants travaux ont eu lieu sur l’espace concerné. Aujourd’hui en raison de la configuration du terrain, il n’est plus possible d’y aménager une ferme photovoltaïque. »
[…]
Il avait été décidé de recouvrir la zone avec plus de 2 millions de tonnes de remblais provenant de chantiers de construction afin de la rendre stable. Cette opération doit s’achever à l’horizon 2020.

 

Ce jeudi matin, le maire de Triel-sur-Seine, Joël Mancel (DVD), manifeste toute sa colère à travers un communiqué de presse salé dans lequel il déplore de ne pas avoir été prévenu. Surtout, il exige l’arrêt immédiat des opérations de remblayage, à l’origine destinées à permettre l’accueil des panneaux solaires :

Le Maire de Triel proteste vivement contre l’abandon du projet de ferme photovoltaïque dans la plaine de Triel. Il adresse un courrier en ce sens à Philippe Tautou, président de la Communauté urbaine (CU) GPSEO, et demande au Préfet des Yvelines l’arrêt immédiat des opérations de remblaiement, initialement acceptées pour permettre l’installation de la ferme solaire.

L’édition du vendredi 15 décembre du Parisien Yvelines publie un article dans lequel Philippe Tautou, président de la CU GPSEO, annonce l’abandon du projet de ferme solaire photovoltaïque sur le site de l’ancienne décharge de Triel.

Suite à la parution de cet article, Joël Mancel, maire de Triel-sur-Seine, et vice-président de la CA2RS (ex-communauté d’agglomération fusionnée dans GPSEO, Ndlr) lors de la genèse du projet, a fait part de son mécontentement au président Tautou dans un courrier qui lui a été personnellement adressé dès le lundi 18 décembre dernier.

« Je n’ai eu aucun échange à ce sujet avec le président Tautou, déplore le maire de Triel. Aussi je m’étonne de cette annonce faite par voie de presse. C’est un sujet que je connais particulièrement bien pour l’avoir travaillé pendant de nombreuses années, en tant que maire de Triel et vice-président de la CA2RS. Je réfute les propos tenus dans cet article, relatant « une vague de contestation lors de la présentation du projet ».

« Les protestations portaient sur le volume et la qualité des remblais et non sur l’implantation d’une ferme photovoltaïque, projet que je défends depuis toujours. Certes, en 2009, le projet porté par la société Alterrya avait mis en évidence un manque de portance sur le site, qu’il fallait combler par un apport de remblais », rappelle Joël Mancel.

« Participant aux décisions préfectorales à travers le Conseil départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (CoDERST) sur la quantité des matériaux, j’ai demandé de réduire de moitié la hauteur des remblais, passant de 4 m à 2 m sur les 70 ha, en diminuant ainsi le volume. J’ai également interpelé la commission sur la qualité des matériaux de remblaiement et exigé un contrôle périodique par des membres de la société civile. »

« Hélas, cette commission de suivi ne s’est réunie que deux fois en cinq ans. A l’époque, une entreprise allemande était également intéressée par ce projet et nous avons visité une ferme solaire près de Kaiserlautern. Finalement, le projet de ferme solaire a été réduit de moitié, passant de 55 ha à 25 ha, en raison des performances et du rendement des dernières générations de panneaux solaires. »

Plus récemment, le maire de Triel apprenait que le projet, oublié depuis des années faute d’équilibre financier par la revente d’électricité, allait peut-être revoir le jour avec un nouveau prestataire asiatique. Il confirmait alors qu’il était toujours favorable à l’implantation d’une ferme photovoltaïque à cet endroit.

L’article du Parisien du 15 décembre 2017 met en avant « un manque de stabilité du sol » pour expliquer le report du projet. « Or, s’il ni y a plus de projet de ferme solaire, il n’est donc plus nécessaire de continuer le remblaiement », déclare Joël Mancel.

« Dès lors, je vais demander dans les jours prochains au préfet des Yvelines de procéder à l’arrêt immédiat des apports de matériaux sur le site. J’ai également sollicité un rendez-vous avec le président de la CU GPSEO pour connaître ses intentions quant au devenir de cette plaine et comment il compte la valoriser. »

SOURCE : LE PARISIEN / COMMUNIQUÉ DE PRESSE – MAIRIE DE TRIEL-SUR-SEINECREDIT PHOTO : TR 78

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