Saint-Quentin-en-Yvelines : à l’université, ce prof désespère du niveau de ses élèves

Le niveau en français et en anglais des étudiants à l’université est-il si faible qu’il faille s’en émouvoir sur Twitter ? La réponse est oui, à en juger par cette série de tweets publiés la semaine dernière par un enseignant-chercheur, maître de conférence à l’Université Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ).

Tout commence par une longue plainte de l’enseignant :

Je viens de corriger des copies de deuxième année d’histoire et lettres. Je n’ai jamais vu ça. JAMAIS. Un anglais apocalyptique et un français nunuche niveau CE1. J’aimerais exagérer, vraiment. Que de lâchetés et de petites démissions de l’Ecole pour en arriver là. Merci.

Je précise que j’ai mis un 18/20 donc le problème n’est pas ma notation, et plusieurs étudiants m’ont signalé à la sortie que quand même c’était facile. Pas l’habitude de corriger du français.

 

A d’autres utilisateurs de Twitter qui lui demandent de quels élèves ils s’agit, ou qui cherchent à approfondir les raisons du problème, il a répondu, en plusieurs tweets :

Ce sont des étudiants classe moyenne, pas des minorités ZEP etc. Il y a des responsabilités à tous les niveaux mais pas universelles. On envoie tout le monde au bac, niveau ou pas. Ensuite gestion de flux et compensations douteuses. Je constate.
[…]
Minimiser, relativiser, donner des points quand même pour ne pas désespérer même quand c’est tout faux. Une forme de charité fallacieuse sous forme de bienveillance. Qui fait que des étudiants se retrouvent en L2. J’ai une collègue d’une autre fac qui fait le même constat en pire.
[…]
Ceux qui ont le capital culturel / social (et le temps) pourront toujours rectifier le tir et faire en sorte de minimiser les dégâts. Au pire, leurs enfants seront sous-formés par rapport à leur potentiel mais je peux confirmer avoir eu des étudiant(e)s médiocres (voire médiocres moins) réussir le CAPES, avec une maîtrise de la langue assez flippante. Du coup on recréera une élite par défaut, ceux qui ont un niveau normal. Et les autres…
[…]
Le problème le plus grave est que ça accentue les inégalités sociales que l’école républicaine devrait résorber: les enfants dont les parents ont le capital culturel (et le temps) s’en sortiront toujours. Les autres arriveront au bac parce qu’on le leur donnera. Ensuite…

 

Mise à jour, 25 janvier 2018 : l’auteur de ces critiques vis-à-vis du système éducatif actuel a contacté TR 78, qui a mis à jour l’article en retirant les éléments nominatifs. Il souhaite préciser que le problème est selon lui général dans le supérieur (et non spécifique à un établissement, Ndlr), y compris dans les classes préparations, et précise : « J’ai reçu des tas de témoignages et photos de copies en privé c’est hallucinant. Toutes les filières sont concernées, lettres sciences humaines, droit, STAPS, sciences « dures ». »
 

Mise à jour, 30 janvier 2018 : l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines a souhaité apporté les précisions suivantes : « Pour l’Institut d’études culturelles et internationales de l’UVSQ Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, les propos repris dans cet article n’engagent que le professeur qui les a exprimés et ne reflètent en rien le sentiment des équipes pédagogiques, qui sont très fortement impliquées dans la réussite des étudiants. »

SOURCE : TR 78CREDIT PHOTO : TR 78

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