Marly-le-Roi : un recours au tribunal administratif contre le « bétonnage » de la commune

Alors qu’il descend paisiblement la rue du Champ des oiseaux, Jean jette sur sa gauche un œil à un terrain vague, sur lequel un petit panneau orange indique la présence prochaine d’un chantier. C’est dans cette étroite artère résidentielle de Marly-le-Roi qu’un immeuble de quatre étages et d’une cinquantaine de logements devrait voir le jour prochainement. Un projet permis par le plan local d’urbanisme (PLU) voté en décembre dernier en conseil municipal et qui est loin de faire plaisir à cet habitant du quartier.

« C’est une honte, tranche-t-il. Ici, c’est une zone pavillonnaire. À partir du moment où l’on installe un tel immeuble au milieu des maisons, ça va forcément nuire à l’esthétique du quartier ». Un peu plus loin, Sylvie sort des courses de sa voiture. Elle, se montre un peu moins catégorique. « C’est normal que des habitations se construisent, nous sommes à 25 minutes de Paris, dit-elle. Après, c’est un peu dommage car ça risque d’enlever ce côté petit village. »

Un aspect « petit village », que certains riverains ont décidé de défendre en s’opposant à « la multiplication des projets immobiliers ». « L’idée est de préserver l’identité des quartiers de la ville », indique Jean-Claude Cousin, président de l’association des Riverains du Val de Cruye. Son association a d’ailleurs décidé de déposer un recours auprès du tribunal administratif de Versailles, pour réclamer l’annulation du PLU.

« Depuis la mise en œuvre de ce nouveau plan local d’urbanisme, Marly-le-Roi devient la proie privilégiée des promoteurs immobiliers, qui se croient désormais autorisés à procéder à un « bétonnage » en règle de cette commune, en raison de l’ambiguïté et de la nébulosité de certaines de ses dispositions relatives aux autorisations de construire, et à la complaisance de l’exécutif municipal », indique son association dans un communiqué.