Mantes-la-Ville : grève des communaux, nouveau préavis jusqu’au 18 décembre

En grève depuis environ trois semaines pour s’assurer de la conservation de 11 jours de congés supplémentaires, ils attendaient une réponse imminente des élus. Mais celle-ci tardant à venir, la CGT (seul syndicat à la mairie, Ndlr) a lancé ce jour un nouveau préavis de grève, du mercredi 18 octobre au lundi 18 décembre. Il a été envoyé ce jour au maire Cyril Nauth (FN) :

Nous vous informons que le personnel a décidé de poursuivre le mouvement de grèce tant que nous ne trouverons pas un accord pour garder nos acquis, soit 11 jours de congés annuels supplémentaires. Par conséquent, le préavis se poursuit du mercredi 18 octobre 2017 00 h 00 au 18 décembre 2017 minuit sous toutes formes d’actions, qui couvre l’ensemble des agents Ville et CCAS (Centre communal d’action sociale, Ndlr).

 
Mardi dernier, la CGT avait élaboré un long courrier distribué aux parents des écoliers mantevillois, destiné à expliquer les raisons de ces débrayages et à attribuer la responsabilité de la longueur du conflit social à Cyril Nauth :

Pourquoi Monsieur le maire ne veut pas mettre fin à la grève ? Le vendredi 6 octobre, à 13 h, nous avons rencontré Monsieur Nauth, maire de Mantes-La-Ville, afin de sortir du conflit qui nous oppose sur sa décision de retirer 11 jours de congés annuels acquis depuis des années.

Lors de cet entretien, Monsieur le maire, en présence de Mme Fuhrer-Moguerou, adjointe au maire déléguée au personnel, nous a dit qu’il était d’accord pour que les agents communaux conservent leurs 11 jours de congés supplémentaires, à partir du moment où c’est légal. Monsieur le maire a également précisé que son bureau municipal était également d’accord pour le maintien de ces 11 jours de congés.

Il faut rappeler que Monsieur le maire en présence des représentants du personnel CGT a rencontré, lundi 2 octobre, une directrice en droits statutaires du Centre interdépartemental de gestion (Il assure une mission d’information et de conseil auprès des communes affiliées), qui a confirmé la légalité des 11 jours de congés supplémentaires à Mantes-La-Ville.

Monsieur le maire a découvert après le lancement de ce dossier qu’il était possible de conserver ces 11 jours de congés supplémentaires, mais le rôle du maire n’est-il pas de contrôler ce qui émane de ses services, tant envers les habitants que de son personnel…

La démarche pour confirmer la légalité des congés supplémentaires aurait dû être faite par la direction des ressources humaines et la direction générale des services, avant que le maire ne s’engage politiquement sur ce dossier.

Vendredi 6 octobre, alors que nous étions tombés d’accord pour la signature d’un protocole d’accord de fin de conflit, afin que les agents ne soient plus en grève, mais aussi que les parents et enfants mantevillois retrouvent un service public de qualité. Inexplicablement, Le maire a changé d’avis, après avoir quitté la réunion pour consulter ses cadres.

À son retour, il a décidé de changer sa position sur ce dossier, et d’attendre un hypothétique courrier émanant du président du CIG, sachant que celui-ci ne fera que confirmer ce qui a été dit le 2 octobre, par sa directrice en droits statutaires.

Pendant ce temps-là, depuis le début de la semaine, Monsieur le maire propose aux enfants mantevillois de manger des sandwichs alors que les agents ne sont pas en grève dans les cantines…

Le seul recours des agents communaux pour être écouté, c’est de faire grève… Quel dialogue social et quel sens du service public ! Pourquoi Monsieur le maire change encore d’avis, alors que son adjointe au maire déléguée au personnel était d’accord sur le principe de ne pas attendre la réponse du président du CIG.

Depuis le début, ce dossier a été mis sur la table d’une mauvaise manière et on se demande ce que veut vraiment Monsieur le maire… En effet, le 4 septembre 2017, la direction générale a présenté, aux représentants du personnel CGT, le projet de Monsieur le maire où nous avons constaté qu’à compter du 1er janvier 2018, les agents communaux perdraient 11 jours de congés annuels.

La diminution des dotations de l’Etat pour les communes entraîne la recherche d’économies sur la masse salariale. Monsieur le maire a trouvé une solution, augmenter le temps de travail des agents de 81 heures et supprimer 11 jours de congés annuels et tout cela sans augmentation de salaire.

Une telle décision entrainera la suppression d’emplois, au détriment du service public, car les agents en poste ne pourront pas se multiplier pour répondre aux besoins des habitants…

Pourquoi ouvrir ce dossier de cette manière et de façon si précipitée, et écrire depuis le début du conflit qu’aucune décision n’a été prise, alors qu’elle est présentée comme un fait lors des réunions d’information aux agents communaux ?

Pourquoi Monsieur le maire parle d’exemplarité dans ce dossier alors qu’il demande à ses élus de faire de la surveillance cantine, en remplacement des agents grévistes, au détriment de la sécurité et de l’hygiène des enfants ?

Heureusement, qu’il n’y a eu aucun accident grave, car cette décision aurait pu mettre les agents non-grévistes, les élus et Monsieur le maire en difficulté… Et que penser de sa proposition aux délégués de parents d’élèves de remplacer bénévolement les agents grévistes… et engager leur responsabilité en cas d’allergie ou d’accident d’un enfant.

Un conflit qui dure, à qui la responsabilité ? Depuis le 15 septembre, date du dépôt du préavis, la CGT et les personnels en lutte n’ont cessé de demander l’ouverture de négociations.

Le jeudi 21 et le vendredi 22 septembre, un débrayage des personnels a eu lieu devant la mairie, mais Monsieur le maire n’était pas disponible, il était au conseil régional… Il faut noter que le jeudi 21 septembre, près de 200 agents communaux se sont rassemblés devant la mairie.

Le jeudi 28 septembre, avec la volonté de sortir de ce conflit, nous avons rencontré Monsieur le maire, dans l’espoir que celui-ci nous fasse enfin des propositions et engage un dialogue. Mais la réponse a été une fois de plus, ce n’est pas légal selon mes services…

Le vendredi 29 septembre, nouveau débrayage des personnels sans aucune réaction ni proposition de négociation de la part de Monsieur le maire.

Le lundi 2 octobre, réunion avec l’intervenante du CIG, où il avait été décidé de suspendre le mouvement de grève, à compter du mardi 3 octobre, et ce dans l’attente d’un engagement écrit de Monsieur le maire puisque lui et ses élus avaient enfin reconnu la légalité du maintien des 11 jours de congés supplémentaires.

Le vendredi 6 octobre, Monsieur le maire ne veut pas s’engager par écrit… Aujourd’hui, rien n’avance et nous constatons une fois de plus que la responsabilité du conflit et les jours de grève sont bien la conséquence d’un refus de dialogue de la part du maire. Il en résulte que la grève continue au détriment des usagers.

Information de dernière minute : par mail daté du 10 octobre à 14 h 03, Monsieur le maire nous informe que Monsieur le président du CIG lui a répondu, confirmant que le que les 11 jours de congés supplémentaires étaient légaux. Mais toujours pas d’engagement écrit de Monsieur le maire concernant le maintien de ces 11 jours de congés……

SOURCE : CGT MAIRIE DE MANTES-LA-VILLECREDIT PHOTO : TR 78

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