Mantes-la-Ville : face au FN, deux listes d’union, et un furieux démenti

Tout continue d’aller pour le mieux à Mantes-la-Ville, où la lente approche des municipales agite un microcosme encore traumatisé par l’élection du FN en 2014. Deux listes seraient d’ors et déjà en préparation, cherchant toutes deux à mêler des personnalités politiques issues de la droite comme de la gauche, a révélé Le Parisien.

Philippe Pascal, premier adjoint au maire de Brueil-en-Vexin et suppléant du député Michel Vialay (LR), pourrait ainsi prendre la tête d’une liste « de rassemblement » souhaitée par le président du conseil départemental Pierre Bédier (LR). L’élu socialiste Saïd Benmouffok (photo), cité comme colistier potentiel, dément toute participation mais estime que seul un candidat nouveau peut l’emporter.

Eric Visintainer, conseiller d’opposition LR, a cependant « refusé la proposition » de rejoindre cette liste naissante, lui-même étant en train de bâtir une liste d’union avec l’ex-édile Annette Peulvast-Bergeal :

Pointés du doigt par la France entière pour leurs divisions et leurs responsabilités dans l’arrivée du FN au pouvoir en 2014, les élus de tous bords avaient promis de ne pas répéter les mêmes erreurs en 2020. Le scénario qui semble se dessiner pourrait contrarier cette stratégie.

« Personne n’a retenu les leçons du passé cela me désole, s’énerve Julie Ferry, l’ex-responsable du PS local. Pierre Bédier va droit dans le mur en soutenant des gens qui n’ont aucune chance de l’emporter. Pour 2020, il faut le rassemblement le plus large possible, c’est ce sur quoi nous travaillons avec Eric et d’autres. »

L’ancienne socialiste est d’autant plus remontée que le nom d’un ex-camarade est souvent cité pour rejoindre le groupe encouragé par Bédier : le socialiste Saïd Benmouffok. « Ils travaillent ensemble, c’est choquant », confie-t-elle.

 
Affirmant que « l’avenir de Mantes-la-Ville passe uniquement par une liste composée de Mantevillois pour les Mantevillois », Eric Visintainer estime que « la liste menée par Philippe Pascal et Saïd Benmouffok ne peut donc apporter une solution satisfaisante sur notre ville », dans une publication sur Facebook évoquant l’article du quotidien francilien.

Ces assertions ont très fortement déplu à Saïd Benmouffok, à en juger par le démenti diffusé dimanche via un communiqué de presse furieux :

La morgue du courtisan éconduit le pousse à chercher les causes de sa disgrâce ailleurs qu’en sa propre incompétence. Il accuse les uns et les autres d’avoir fait échouer ses petites ambitions. Ainsi, le représentant de la droite mantevilloise aurait entendu prononcer mon nom dans une réunion où il apprenait par Pierre Bédier qu’il ne serait pas tête de liste aux prochaines élections municipales.

En désespoir de cause, le malheureux homme décida de s’en remettre au fameux précepte politique de Francis Bacon : « Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque-chose » ! Depuis lors, je reçois des injures, et quelques demandes d’explication.

Puisque nous en sommes là, il est peut-être nécessaire que je rappelle mon identité politique : je suis un élu de gauche. La droite n’est pas ma famille, je ne « travaille » donc pas avec Pierre Bédier. Je n’ai voté pour lui qu’une fois dans ma vie, c’était au second tour de la dernière élection départementale lorsqu’il affrontait le candidat du Front national.

Qu’il joue sa partition dans l’élection à venir n’a rien d’étonnant, il est un élu du territoire. Que le représentant de la droite mantevilloise n’ait pas obtenu son soutien, cela ne me concerne en rien. Philippe Pascal, quant à lui, veut se présenter à Mantes-la-Ville. C’est son droit le plus strict.

Ce qui ne préjuge en aucune façon de mon opinion à son égard. Je l’ai rencontré pour discuter de ses intentions, comme il l’a fait avec d’autres élus d’opposition mantevillois, et comme je le fais avec toutes les personnes intéressées par ce qui se passe à Mantes-la-Ville.

Contrairement aux allégations colportées par l’élu de droite en question, je ne participe à aucune « liste » conduite par qui que ce soit. Ce serait d’ailleurs bien irrationnel de constituer une liste deux ans avant une élection locale.

 
S’il dément donc toute participation à une liste encouragée par Pierre Bédier à ce stade, il prône néanmoins un renouvellement des candidats entre 2014 et 2020 :

D’abord, les acteurs de premier plan de la campagne de 2014 ne me semblent pas en mesure de proposer une candidature capable de vaincre le Front national en 2020. Les mêmes causes entrainant les mêmes effets, le tout-à-l’ego et les haines recuites referaient inévitablement surface, neutralisant les efforts de rassemblement.

Par conséquent, seule une liste conduite par une personnalité non mêlée aux affres de 2014 serait en mesure de l’emporter. Que celles et ceux qui se sentent capables poursuivent leur travail de terrain, plutôt que de reprocher aux autres d’exister.

Deuxièmement, pour espérer la victoire, cette liste devra procéder au rassemblement politique le plus large possible, en intégrant des candidats issus d’horizons divers, avec un unique objectif : tourner la page de l’extrême-droite à Mantes-la-Ville.

La question de ma participation ou non à telle ou telle liste est totalement secondaire. Je n’ai moi-même aucune certitude à ce sujet, le temps n’est pas venu d’y songer. Les atermoiements des uns et des autres sur leur destin personnel doivent donc cesser de polluer les vrais sujets de discussion.

SOURCE : LE PARISIEN / ERIC VISINTAINER – FACEBOOK / COMMUNIQUÉ DE PRESSE – SAÏD BENMOUFFOKCREDIT PHOTO : TR 78

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