Le maire LR de Mantes-la-Jolie abjure Anne Hidalgo de ne pas instaurer de péage urbain

Pour Raphaël Cognet (LR), l’idée d’un péage urbain pour entrer en voiture dans Paris est inacceptable, et il a souhaité le faire savoir par courrier à Anne Hidalgo, son homologue parisienne. Si cette dernière s’était jusque-là toujours opposée à un tel péage, elle envisagerait désormais l’idée dans le cadre de sa proposition de gratuité des transports en commun.

Le nouveau maire de Mantes-la-Jolie, qui manifestait la semaine dernière pour l’amélioration des conditions de transport par le train (photo), regrette l’absence de toute concertation préalable avec les maires de banlieue parisienne, et estime qu’avant la gratuité, les usagers des transports attendent surtout des trains à l’heure :

En tant que socialiste, vous devriez théoriquement vous pousser dans toutes vos décisions à rechercher le meilleur pour les personnes vivant le plus difficilement dans notre société. Or, la presse vient de se faire l’écho de votre projet d’étude sur la gratuité des transports dans Paris, gratuité qui pourrait être financée par la mise en place d’un péage urbain.

Dans ce contexte, selon vous, le péage « devient non pas un élément de discrimination sociale, mais au contraire un élément qui peut accompagner ». Permettez-moi de ne pas partager votre point de vue. Elu à Mantes-la-Jolie, ville populaire par excellence à 56 km de Paris, je vais tenter de vous raconter le quotidien des habitants de grande banlieue.

J’étais la semaine dernière devant la gare de Mantes-la-Jolie pour réclamer des conditions de transport décentes sur la ligne J pour les habitants du Mantois. Pour eux, la question n’est pas tant celle de la gratuité mais celle d’un service public efficace, à l’heure et confortable. Nous en sommes très loin !

Pour les autres, la voiture n’est pas un luxe ou un hobby ; elle est pour beaucoup d’usagers une nécessité, en particulier pour se rendre à leur travail. Croyez-moi, pour effectuer régulièrement des trajets de Mantes-la-Jolie à Paris, c’est lorsqu’aucune autre solution n’est possible que je prends ma voiture, tant l’accès à Paris est devenu compliqué et chronophage, sans parler des conditions déplorables de circulation intra-muros.

Chaque maire défend ses habitants, nous sommes là pour cela. Pour autant, rien ne nous empêche de penser et d’agir collectivement. J’ai été stupéfait par votre annonce, prise sans concertation avec les maires de banlieue, de mise en place d’un péage urbain. Sur un sujet d’une telle importance et aux enjeux si essentiels, Paris ne peut pas décider seule : les décisions prises dépassent très largement le périphérique ! Je vous en supplie, pensez aussi à nos habitants !

L’accès à la capitale ne peut être réservé qu’aux riches. Les livreurs, les artisans, les chauffeurs de taxi ou de VTC, les cuisiniers, les fonctionnaires, les salariés et bien d’autres encore qui travaillent à Paris vivent souvent en grande couronne. Sur le sujet des transports, il faudrait que Paris descende de sa tour d’ivoire et prenne conscience des difficultés quotidiennes des « banlieusards », et notamment du temps passé dans les transports.

Il faudrait que Paris, enfin, accepte une réflexion globale, menée avec les élus de tous les territoires concernés, à l’échelle d’une vraie métropole. Les enjeux, réflexions et propositions en matière de transport doivent dépasser l’angle étroit de la seule citadelle parisienne où l’idéologie prend le pas sur l’intérêt général et le pragmatisme.

Pourtant, sur ce dossier, il semble que, de nouveau, vous ayez décidé d’agir comme vous l’avez fait avec la fermeture des quais, faisant fi des avis de la Préfecture de police de Paris et des demandes de concertation des élus de petite et de grande couronne. Une plus grande prudence aurait sans doute été de mise, compte tenu de la décision récente du tribunal administratif !

Dans ce contexte, vous comprendrez que le modeste maire de banlieue que je suis ne puisse accepter votre proposition, brutale et inattendue, qui balaye d’un revers de manche les difficultés et les besoins de la grande couronne et de ses habitants.

Je reste bien entendu à votre disposition pour vous faire part des préoccupations des Mantaises et des Mantais, qui ne sont pas éloignées de celles de l’ensemble des habitants de la grande couronne. Madame le Maire, il fut un temps où Mantes-la-Jolie protégeait Paris des invasions. Au nom de ce passé commun, permettez-moi de vous demander de penser collectif !

SOURCE : COMMUNIQUÉ DE PRESSE – MAIRIE DE MANTES-LA-JOLIECREDIT PHOTO : TR 78

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