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La communauté urbaine « appelle à la mobilisation » pour la décharge de la plaine

L’intercommunalité propose de « passer à la vitesse supérieure » pour régler l’amoncellement de déchets qui pollue l’ex-plaine maraîchère de Chanteloup-les-Vignes, Carrières-sous-Poissy et Triel-sur-Seine. La communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (GPSEO) a envoyé un long communiqué, dans laquelle l’institution revient sur l’histoire et l’avenir de la plaine, et propose d’associer « tous les acteurs concernés pour mettre un terme à ce désastre » :

La communauté urbaine veille et intervient régulièrement dans la limite de ses compétences qui sont fixées par la loi sur la plaine de Carrières/Triel/Chanteloup, un site transformé au fil des années en vaste décharge à ciel ouvert. Face à l’aggravation de la situation constatée ces derniers mois, GPS&O veut fédérer les différents acteurs concernés pour lutter contre ces dépôts sauvages de manière pérenne.

C’est un désolant spectacle : des milliers de tonnes de déchets s’étalent à perte de vue sur la plaine située sur les communes de Carrières-sous-Poissy, Triel-sur-Seine et Chanteloup-les Vignes. Face à ce phénomène qui a pris une nouvelle ampleur ces derniers mois, Philippe Tautou prend l’initiative et appelle à la mobilisation.

« La préservation de l’environnement est une priorité pour GPS&O. Je suis très préoccupé et indigné par cette situation inadmissible sur Je plan environnemental voire sur Je plan sanitaire pour ceux qui vivent à proximité, déplore le président de la communauté urbaine. Nos services interviennent déjà régulièrement sur le site, dans la limite de nos prérogatives. Il faut maintenant passer à la vitesse supérieure en associant tous les acteurs concernés pour mettre un terme à ce désastre. »

L’agriculture est présente sur cette plaine depuis le Moyen-Âge. Depuis la fin du XIXe siècle et jusqu’à 2002, elle a ensuite servi de zone d’épandage des eaux usées de la ville de Paris et de son agglomération, ce qui a entraîné une pollution des sols. En 2000, un arrêté préfectoral a interdit les cultures à destination humaine (sauf le blé, le colza et le maïs à destination animale).

Plusieurs facteurs rendent ce dossier complexe à traiter. Un site immense. L’étendue de cette plaine à cheval sur trois communes (Carrières­ sous-Poissy, Triel-sur-Seine et Chanteloup-les-Vignes) et ses nombreuses voies d’accès ne facilitent pas sa sécurisation. Sur un espace de plus de 300 hectares, un peu moins de 10% de sa surface serait impacté par les dépôts sauvages, évidemment illégaux.
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La multiplicité des propriétaires. Les terrains concernés appartiennent en grande partie à des propriétaires privés dont certains sont difficiles à identifier ou à des organismes publics (communes, EPAMSA, SIAPP…).

La présence de campements. En 2017, la présence de 4 campements de gens du voyage et de 4 campements de Roms y étaient répertoriés dont certains ont depuis été démantelés. C’est d’ailleurs sur ce site que GPS&O prévoit d’aménager une aire de grand passage pour les gens du voyage à l’horizon 2020.

Des filières « organisées ». Au vu de la nature des déchets qui sont abandonnés sur place, il apparaît plus que probable qu’ils émanent notamment de professionnels du BTP voulant s’exonérer des frais de déchèterie. Ils auraient notamment recours à des filières « organisées » pour se débarrasser de leurs encombrants débris de chantier.

La communauté urbaine et auparavant la CA2RS ont déjà mené de nombreuses opérations sur ce site :
2011-2012 et 2016 : campagnes « Plaine propre » pour nettoyer et sécuriser le site (200 000 € HT).
2012-2016 : lancement de la première phase du projet Cœur Vert sur 55 hectares visant à réinstaller une activité agricole péri-urbaines et développer de nouvelles filières non alimentaires.

Une parcelle expérimentale de 16 hectares est notamment dédiée à la production de miscanthus, une plante pérenne qui offre le double avantage d’avoir des vertus en phytoremédiation (dépollution naturelle) et de proposer des débouchés dans l’écoconstruction. Les prochaines phases de ce programme sont également orientées vers le développement agricole et la maîtrise des pollutions.

Septembre 2016 : adoption en conseil communautaire d’une délibération formalisant la candidature de GPS&O auprès du conseil régional au titre du dispositif K Région Île-de-France propre » qui vise justement à lutter contre la prolifération de dépôts sauvages.

Août 2017 : appui au démantèlement de 3 campements de Roms (300 000 €). Le dernier campement devrait être démantelé au printemps.

Février 2018 : face à la recrudescence de dépôts sauvages constatés sur la plaine, le président Philippe Tautou et les élus communautaires concernés par le dossier ont décidé de missionner un cabinet spécialisé pour établir un diagnostic précis et déterminer quels sont les meilleurs moyens d’intervention.

Quant à la commune de Carrières-sous-Poissy, elle a notamment pris un arrêté en mai 2017 permettant de verbaliser les contrevenants à la réglementation sur l’interdiction de circulation et mise en fourrière des véhicules.

Quelles solutions pérennes ?

La communauté prend aujourd’hui l’initiative en missionnant un cabinet qui va l’accompagner dans la préparation et la programmation d’opérations de nettoyage et de sécurisation. « Bien que rien ne contraigne GPS&O à s’investir aussi fortement dans un domaine qui n’entre pas directement dans son champ de compétence, je pense qu’il est de notre responsabilité d’intervenir rapidement et d’appeler nos partenaires à la mobilisation, estime Philippe Tautou. Je considère cela comme un devoir moral. »

L’objectif est, dans un premier temps, de quantifier la masse de déchets présente sur le site mais aussi d’en connaître la nature, deux éléments indispensables pour déterminer de manière précise comment procéder au nettoiement et aussi d’évaluer le coût. Dans un second temps, les spécialistes proposeront des solutions pour sécuriser la plaine afin de la protéger au mieux de nouveaux dépôts sauvages.

« Il s’agit d’une opération d’ampleur, notamment Je plan financier, prévient Philippe Tautou. Il faut donc coordonner une prise en charge partagée car GPS&O et les communes ne pourront pas, seuls, supporter ce coût. Nous allons nous tourner vers les propriétaires bien sûr mais aussi vers l’État voire le SIAAP et tout autre organisme public susceptible de contribuer à ce financement. C’est à cette seule condition que ce nettoiement complexe puis la sécurisation pourront être conduits efficacement. »

SOURCE : COMMUNIQUÉ DE PRESSE – GPSEO CREDIT PHOTO : TR 78
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