Qui est Mathilde Androuet, la nouvelle patronne trentenaire et ambitieuse du FN des Yvelines ?

Depuis 2011, elle gravit sans discontinuer les échelons du FNJ puis du Front national, jusqu’à être nommée cette semaine comme la nouvelle présidente de la fédération des Yvelines, détrônant François Siméoni. L’ascension politique de Mathilde Androuet est donc suivie depuis plusieurs années par la presse nationale, et ses candidatures yvelinoises lui valant l’attention des médias locaux.

La nouvelle patronne de 32 ans du FN 78 est actuellement candidate en dernière position sur la liste FN aux sénatoriales. Elle était déjà en lice au printemps dernier, lors des élections législatives dans la 11ème circonscription. En 2014, elle s’était manifestée à Houilles pour les élections municipales, et en 2015 aux élections départementales.

Depuis son arrivée au FN en 2011, Mathilde Androuet est décrite et se décrit comme une transfuge de la gauche. Après ses études à Sciences po, elle effectue en effet en 2010 un passage de six mois à Terra nova, le think tank proche du PS. Un an plus tard, elle revient à des opinions plus proches de son environnement familial.

Son père, Didier Palix, est en effet un visage connu de l’extrême-droite française. Il fut d’ailleurs candidat du MNR (le parti de Bruno Mégret, Ndlr) à Bonnières-sur-Seine en 2001, et l’était pour le FN à Sartrouville aux élections départementales de 2015. Sa fille, elle, fait merveille au FNJ, devenant dès 2013 l’adjointe du président Julien Rochedy.

Mathilde Androuet est ainsi « chargée de piloter les réflexions et les préparation » du collectif « Bara » destiné à « s’adresser à toutes les sensibilités du monde étudiant », rapporte Le Figaro cette année-là. En 2014, elle est en charge de l’ensemble des collectifs au Front national, est-il indiqué par 20 minutes.

Candidate aux élections municipales, elle montre une certaine rouerie lors de la campagne, ce qui lui vaut des attaques de ses adversaires. Suite aux protestations d’un élu PS, elle est ainsi épinglée par l’Humanité :

Marine Le Pen est en tournée pour les municipales. Le scénario : des tables rondes, organisées avec des « citoyens », venus « discuter » d’actualité avec la présidente du FN. Seulement, sous des allures d’initiatives spontanées, la mise en scène est bien ficelée.

Florian Bohême, conseiller municipal PS de Houilles (Yvelines), explique ainsi sur son blog la manœuvre, réalisée mi-octobre dans la ville : autour de la table, Donatien, présenté aux médias comme un habitant de Houilles.

Il est en réalité responsable du FN de la jeunesse dans le Val-d’Oise. À ses côtés, « Mathilde Androuet », « connue sur les réseaux sociaux du FN sous le nom d’Elsa Vassent », écrit l’élu, n’est autre que la candidate à la municipale de la ville.

 
Au même moment, son ambition et ses méthodes « particulières » sont aussi sévèrement rapportées dans une enquête du Point (dont la principale intéressée a démenti le contenu, Ndlr) :

Pour dézinguer son adversaire ou son concurrent y compris au sein d’un même parti, on sait qu’en politique tous les moyens sont bons ! Noms d’oiseau, accusation de malversation… Mais au Front national, on innove : on s’accuse d’attouchements sexuels sur mineurs.

Elsa Vassent, l’adjointe de Julien Rochedy, patron du Front national de la jeunesse, mandatée par le bureau politique du FN, selon des interlocuteurs que Le Point.fr a pu contacter, mènerait une enquête contre un cadre qui, selon elle, se serait rendu coupable de comportements déviants à l’égard de jeunes garçons.

Elsa Vassent ou Mathilde Androuet ou encore Mathilde Palix – des pseudonymes – ne font qu’une. L’égérie de la dédiabolisation du FN, héroïne d’un reportage au 20 heures de France 2 le 14 octobre dernier, est déjà dans la tourmente. […] La jeune femme de 29 ans, diplômée de Sciences Po, a réussi à s’imposer au Front national en à peine un an et demi.

Il faut dire que ces méthodes sont particulières : pour réussir, rien de mieux que de lancer des attaques en dessous de la ceinture. L’une de ses victimes, qui n’a pas souhaité nous répondre, mais dont Le Point.fr a pu consulter le dossier constitué par des adhérents choqués, est donc une cadre du Front national. Usant du pseudonyme Elsa Vassent, elle contacte des militants de différentes sections du FN afin qu’ils témoignent des attouchements sexuels sur mineurs auxquels sa cible se serait livrée.

 

Cela ne freine pas la progression de sa carrière politique au FN, bien au contraire, puisqu’on la retrouve en 2015 comme adjointe au cabinet de Florian Philippot, vice-président du parti. Elle est alors décrite comme comptant parmi « les fidèles » du numéro deux du FN, dont elle est d’ailleurs l’assistante parlementaire européenne.

Cette année-là, elle est largement cité par Cheek magazine, dans un article relatif à la compatibilité éventuelle entre féminisme et FN, où elle dévoile quelques idées :

« Si être féministe c’est pouvoir exercer le métier que j’aime en gagnant le même salaire qu’un homme, si c’est être libre de disposer de mon corps et de pouvoir vivre ma vie politique, ma vie publique et ma vie personnelle comme je le souhaite, alors oui, je suis féministe ! », affirme Mathilde Androuet, 31 ans et assistante de Florian Philippot.
[…]
« Il faudrait développer l’information autour de ce sujet que l’on prend trop à la légère, rendre l’adoption plus facile, voire dérembourser certains IVG pour les femmes qui en abusent, à partir d’un certain nombre. » Quand on lui pose la question, elle ne donne pourtant pas de chiffres.

 

SOURCE : TR 78CREDIT PHOTO : TR 78

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