Mantes-la-Jolie : Cac Georges Brassens, les internautes pourrissent la mairie sur Facebook

Alors qu’une réunion publique de soutien est prévue demain soir à Mantes-la-Jolie, les défenseurs du Centre d’action culturelle (Cac) Georges Brassens continuent de faire feu de tout bois contre la mairie. Cette dernière a en effet décidé de ne pas reconduire sa subvention l’an prochain à l’association qui gère le Cac, et si elle a assuré maintenir la réception d’association, s’est gardé de tout engagement relatif à la musique et aux concerts.

Alors, certains opposants à cette décision ont ainsi manifesté en musique samedi dernier… et, depuis 48 h, ont dédié leurs efforts à commenter et noter (très négativement) la municipalité mantaise sur sa page Facebook. L’un d’eux déplore de perdre la dernière raison qui le faisait retourner dans la ville de sa jeunesse :

Ayant passé une bonne partie de mon adolescence à Mantes, cela fait plus de 15 ans que je fréquente le CAC G. Brassens. N’étant plus résident depuis 2005, ce lieu culturel était une des dernières raisons qui me faisait faire 1 h de route depuis Montreuil pour profiter de sa programmation, revoir des amis autour d’un verre, rencontrer des gens et passer un bon moment « dans le 7-8 ». Une mairie qui abandonne son soutien envers un lieu culturel majeur de son département depuis plus de 60 ans me répugne au plus haut point : j’ai mal à ma culture !

 
Une autre, Mantaise de toujours, exprime sa grande déception :

Je ne pensais pas qu’un jour je me dirai ne pas reconnaître la ville où mes parents immigrés se sont installés, celle où je suis née, où j’ai grandi, où j’ai étudié, où j’ai suivi des activités, où je me suis professionnalisée, où mes enfants sont nés, où vit encore ma mère … ce qui se passe aujourd’hui dans cette ville, autour de la culture, de la vie associative, des Mantais, est d’une inconscience sans nom, qui va à l’encontre de tout ce que les élus nous ont vendu jusque là. Je ne m’y reconnais plus, la plupart des Mantais non plus.

 
Une internaute rappelle encore que Maximilien Luce, auquel le musée de l’Hôtel Dieu sera dédié après un chantier de plusieurs mois, n’aurait peut-être pas apprécié la fermeture de cet espace musical unique en son genre dans le Mantois :

Le CAC Georges Brassens n’a pas rayonné QUE dans le Mantois, il s’est parfois fait la malle sur les ondes de Radio Libertaire, qui elle-même rayonne encore au-delà de son périmètre. Vaste réseau. A ce propos, soyez cohérent, ne valorisez pas l’artiste anarchiste Maximilien Luce, mort en 1941, si vous ne pouvez valoriser ce qui se crée encore aujourd’hui dans ce centre d’action culturelle. La liberté n’est-elle bonne qu’au passé ?

Valoriser les morts et étouffer les vivants, c’est digne d’une ville mortifère. Mais la révolte est là, bien vivante, et je finirai par les mots de Camus : « la révolte révèle ce qui, en l’homme, est toujours à défendre ». Nous défendons et défendrons toujours cette liberté de ton, de créer, de se réunir, de saisir l’espace public, politique, qui appartient à toutes et tous.

 
Face à la chute libre de la note moyenne attribuée par les utilisateurs de Facebook, passée en 48 h de 4,5/5 à 2,4/5, la municipalité a décidé de prendre le taureau par les cornes… en supprimant les commentaires qu’elle estimait contraires à « la charte de bonne conduite de la page », s’attirant aussitôt de nouveaux commentaires négatifs :

La page Facebook Ville de Mantes-la-Jolie (page officielle) fait face depuis plusieurs jours à des avis, publications ou commentaires qui ne rentrent pas dans la charte de bonne conduite de la page. Certains commentaires hors sujet sont insultants, diffamatoires ou répétitifs (« flood ») et ont donc ou seront supprimés.

Cette page doit rester un espace d’échange et de dialogue, courtois et constructif.

SOURCE : MAIRIE DE MANTES-LA-JOLIE – FACEBOOKCREDIT PHOTO : TR 78

Regardez aussi

Mantes-la-Ville : Valérie Pécresse en visite chez Sami Damergy

Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France se rendait hier, mardi 1er septembre dans la commune de Mantes-la-Ville. Elle était reçue par le nouvel occupant du fauteuil municipal, Sami Damergy, dans la continuité de son travail de « réconciliation avec les partenaires oubliés »