Mantes-la-Jolie : le Cac Brassens en grève, la mairie dénonce une « prise en otage »

Droit de réponse, communiqué : la tension est vive entre les salariés du Cac Georges Brassens, bientôt licenciés, qui se sont mis en grève (ils sont soutenus par le conseil d’administration de l’association, Ndlr), et la mairie qui critique une « prise en otage » des associations accueillies habituellement. L’ouverture des locaux et des studios de répétition n’est plus assurée depuis jeudi.

Ce vendredi, la municipalité mantaise, qui a décidé de confier la gestion de la structure à une autre association, a envoyé un communiqué de presse destiné à faire valoir son point de vue quant à ce mouvement social décidé plus par dépit qu’avec de quelconques revendications, si ce n’est une demande de « respect » des salariés dont l’association entre en liquidation ce mois-ci :

Jeudi 30 novembre, l’association Cac Georges-Brassens a fermé l’accès aux salles et aux studios attribués aux associations utilisatrices des locaux de l’équipement Cac Georges Brassens et menace de réitérer cette opération.

La Ville déplore cette décision irresponsable qui prive les Mantais et ces associations d’un service public. Un mois avant la fin de la convention qui le lie à la Ville, le gestionnaire du Cac Georges Brassens met en difficulté les associations Mantaises.

Hier, ses salariés ont refusé d’ouvrir les portes des locaux situés au sein de l’équipement municipal Georges Brassens, privant sans préavis les associations Mantaises de leurs activités habituelles. Les salariés de l’association Cac Georges-Brassens rompent, par conséquent, la mission de service public pour laquelle la Ville la subventionne à hauteur de 330 000 € euros annuels, la convention courant jusqu’au 31 décembre.

Les salariés expliquent cette fermeture soudaine par la volonté d’attirer l’attention sur leur inquiétude quant à leur avenir. Pourtant, à maintes reprises, la Ville a contacté le personnel afin de les recevoir pour étudier leurs situations professionnelles. Huit employés sur les dix que compte l’association ont refusé de donner suite.

Face à cette prise en otage des associations, la Ville appelle l’association Cac Georges Brassens à se responsabiliser comme tout employeur doit le faire en termes d’exigence vis-à-vis de ses salariés, afin d’assurer sa mission de service public jusqu’au 31 décembre 2017.

 
Mercredi 29 novembre, les huit salariés en CDI de l’association Cac Georges Brassens avaient doublé d’une lettre ouverte leur mouvement de grève. La forme est celle d’un long droit de réponse à la mairie, qui a décidé cette année de ne pas reconduire la convention (et la subvention afférente de 330 000 euros, Ndlr) de gestion du local du Centre d’action culturelle situé entre centre-ville et Gassicourt.

Ce texte est aussi affiché dans les locaux du Cac Georges Brassens :

Mille mercis au très grand nombre d’usagers/adhérents/partenaires que nous côtoyons depuis de nombreuses années, qui nous ont toujours soutenus et en particulier en ce début de saison 2017 et qui ont également signé la pétition de soutien.

Par ailleurs, les salariés du CAC ont une pensée pour « les collègues » municipaux, dont nous nous sentions une extension dans le service à la population, collègues que nous savons en souffrance permanente, dont la liberté de parole est étouffée. Nous invitons ceux qui se sentent libres de le faire, à nous rejoindre.

Les délégués du personnel n’ont eu de cesse de relancer la mairie de Mantes-la-Jolie afin d’obtenir un rendez-vous et des réponses quant à leur avenir, aucune réponse ne leur a été faite… Ils ont juste pu lire dans la presse que « l’employeur n’est pas la ville… »

La mairie a ensuite demandé les fiches de poste des salariés tout en indiquant que M. Vialay espérait (au sujet de la passation) « qu’ils leur reste pour cela un peu de conscience professionnelle et qu’il feront preuve de célérité »…

Aux « collègues » des 4 Z’Arts, repreneurs d’une partie de notre actuelle activité, nous souhaitons bonne chance dans leur nouvelle mission. « Mission acceptée par opportunisme assumé, cependant conscients qu’il s’agit certainement d’une opportunité à court terme… » comme ils nous l’ont confié lors de la seule rencontre qu’ils nous ont accordée.

Une nouvelle réunion publique a été proposée à M. ALLIO et aux 4 Z’arts pour le 4 décembre prochain, l’invitation a été déclinée ce qui nous retire tout droit de prise de parole, droit de réponse …

Malgré des années de baisse de subvention, le CAC a réussi à remonter la pente progressivement jusqu’à finir au 31/08/2017 à plus 15 000 € ! Où est la mauvaise gestion ?

La mairie avance également que l’économie des 330 000€ serait due à la baisse des dotations de l’état, mais à la réunion publique du 21 septembre dernier cela ne gène pas M. Allio d’annoncer que le même budget sera investi dans le futur Espace Brassens.

Nous dénonçons, au delà de la pénibilité occasionnée par la situation :

Les déclarations diffamatoires et infondées venant d’une municipalité qui ne s’intéresse à priori ni au travail ni aux efforts de l’équipe CAC qui, de fait, est un complément des équipes municipales oeuvrant dans l’intérêt de la population locale.

Le dénigrement public (cf articles parus dans la presse) pouvant avoir comme conséquence de porter un préjudice moral et pouvant affecter les futures recherches d’emplois de l’équipe. Un potentiel employeur cherchant à se renseigner sur un futur salarié ayant à son CV la ligne CAC Georges Brassens, via une simple recherche internet, n’aura aucune peine à retrouver cette mauvaise presse nuisible et légalement répréhensible.

La remise en cause du projet et de son équipe, sur la base d’arguments se révélant infondés : déficit créé par la mairie par des baisses de subventions, remonté à force d’efforts et d’économies drastiques, avec une équipe de plus en plus réduite (licenciements, départs en fin de contrats ou en retraite non remplacés, non renouvellement de contrats d’apprentissage, de professionnalisation (passage progressif depuis 2012 de 15 équivalents temps plein à 10 dont 2 CDD qui auraient pu voir leurs emplois pérennisés) et pourtant en parallèle, une offre d’activités, d’actions et d’événements de qualité et en nombre constant voire croissant accompagné d’une fréquentation plus qu’honorable, contrairement aux propos de la municipalité !

Nous voulons faire entendre que :

Le supposé manque de conscience professionnelle, aurait pu engendrer des perturbations dès septembre et pourtant l’équipe a, à contrario, décidé de s’atteler à l’accompagnement des usagers dans cette situation difficile pour eux aussi.

Sur les propos « une équipe qui a prouvé être capable de faire au moins un concert hors les murs lors d’un conseil municipal… » Précisons qu’il s’agissait d’une action ZAD et non CAC, un collectif d’usagers solidaires dont certains salariés font partie car oui la plupart des salariés sont aussi usagers de cette structure. Double peine !

Et, oui ! Nous sommes capables de produire des concerts hors les murs et de longue date et à de nombreuses occasions, en intra et extra muros. Et justement ironiquement lors de la dernière fête de la musique à Mantes-la-Jolie dans le square Bruieussel, à la demande de la municipalité ! Laquelle, quelques jours après, début juillet 2017, malgré la qualité et le succès de la prestation, assénera le coup de grâce à une structure considérée, par ailleurs, d’intérêt général. Balayant injustement et impitoyablement d’un revers de main tous ces efforts conjugués.

Cette ignorance est peut-être due au fait de n’avoir jamais croisé des élus mantais (notamment à la culture) sur nos manifestations, les bilans annuels ayant pourtant toujours été portés à la connaissance de ces derniers. Auront-ils au moins été consultés ?

La municipalité indique, qu’à titre « purement légal », elle n’a aucune obligation salariale vis à vis de l’équipe en poste… Qu’en est-il de la « moralité » ? L’élu à la culture, M. Allio, indiquera en réunion publique devant une assemblée de plus de 400 personnes dont tous les salariés du CAC : « ils seront au chômage, ce sont des choses qui arrivent. Ils ne seront ni les premiers ni les derniers »… Dans le même temps, la municipalité sollicite les informations professionnelles de cette équipe mise à mal sur la place publique (cv, fiches de poste, bulletins de salaire)… Perturbante contradiction !

La municipalité sollicitera aussi des entretiens, auxquels des salariés se rendront, sans en connaitre, à un mois de la fin d’activité, les potentiels aboutissants.

L’équipe du CAC revendique simplement le respect du travail fourni. Si ce n’est par sa reconnaissance, à minima par le silence et non un dénigrement infondé, nuisible et attaquable.

SOURCE : COMMUNIQUÉS DE PRESSECREDIT PHOTO : TR 78

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