Elancourt : 500 euros d’amende pour le policier ayant frappé un jeune menotté au sol

Le fonctionnaire de police écope de 500 euros d’amende et 950 euros de dommages et intérêts pour avoir frappé un jeune justiciable un jour de juin, a révélé BuzzFeed avant-hier. Warren, 18 ans, avait été filmé le 25 juin dernier en train de se prendre des coups de pieds par un policier, alors qu’il était au sol et menotté après une interpellation décidée.

Les agents de la brigade anticriminalité ont justifié leur interpellation en indiquant qu’il avait refusé de se soumettre à un contrôle. Une vidéo avait été rapidement mise en ligne :


 
Si le policier concerné a donc été condamné, cela a également été le cas du jeune homme dans une moindre mesure, puisqu’il a lui aussi été condamné à payer 100 euros d’amende et 150 euros de dommages et intérêts :

D’après nos informations, le policier a reconnu les faits et a été jugé au pénal dans le cadre d’une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) le 18 octobre dernier. Il a été condamné à payer une amende de 500 euros (sans inscription au casier judiciaire).

Pour la partie civile jugée le 6 novembre, le TGI de Versailles l’a condamné à verser 150 euros à Warren pour le préjudice corporel et 800 euros pour le préjudice moral. Parallèlement à cette procédure, Warren a tout de même été poursuivi et condamné pour « rébellion et refus d’obtempérer ».

Et a du payer une amende de 100 euros et verser 150 euros à titre de dommages et intérêts à deux policiers — dont celui reconnu coupable de violences. « Cela a été très dur pour mon fils, ils auraient pu le tuer selon moi. Mais je me console en me disant que les condamnations de policiers sont rares », déclare la mère de Warren à BuzzFeed News.

 
Les violences filmées à l’égard du jeune majeur, comme son témoignage auprès de nos confrères du Parisien, avaient à l’époque causé la polémique :

Si Warren ne ressent plus aucune douleur physique, sur le plan émotionnel, il avoue être encore perturbé par ce qui lui est arrivé. « Je me suis senti inférieur et diminué. À un moment, j’ai cru que j’allais mourir », souffle-t-il avec encore en tête le souvenir de son interpellation.

Ce jour-là, cet élève en Bac Pro commerce faisait un tour de scooter qu’on lui avait prêté, « en règle et avec un casque », précise-t-il. D’un coup, il aperçoit une voiture sans gyrophare qui aurait essayé de le percuter et qu’il aurait évité in extremis. Selon son témoignage, un agent de la police l’a ensuite mis en joue et lui a dit de s’arrêter.

Rapidement, les forces de l’ordre, qui l’auraient confondu avec un individu suspecté de vol, le mettent à terre. À partir de ce moment, Warren se plaint de plusieurs coups dont un de pied au niveau du visage et deux autres lorsqu’il était menotté, comme on peut le voir sur la vidéo.

 
Interrogé par le Trappy blog quelques semaines plus tard, Warren exprimait toujours sa colère, et décrivait le manque de confiance des jeunes envers la police dans les quartiers populaire :

Oui ça fait partie de mon quotidien, c’est déjà arrivé dans le quartier sauf que ça n’a pas été filmé. Il y a même eu des interpellations, mais une comme ça je n’en ai jamais vu. De toute façon, ils ont l’habitude de nous provoquer en faisant des doigts d’honneur, en klaxonnant, quand ils passent devant notre quartier.

Ils font exprès de nous titiller pour qu’on fasse quelque chose. Je ne sais pas pourquoi ils font ça, peut-être qu’ils n’ont rien à faire… de toute façon pour eux on est des racailles, on est des voyous, une mauvaise graine en gros. Pourtant ces policiers-là, je ne les connaissais même pas.
[…]
Celui qui me frappait, au bout d’un moment son collègue lui dit : « ça filme, ça filme ! » Mais il m’a quand même mis deux derniers coups qu’on voit dans la vidéo, comme s’il s’en fichait. Par contre si ça n’avait pas été filmé, j’aurais pas pu mener de combat au niveau de la Justice, parce que ça aurait été ma parole contre la leur. Et c’était perdu d’avance
[…]
Déjà, avant ce n’était pas positif, j’avais zéro confiance. Alors, là, c’est encore pire, maintenant quand je suis dehors et que je vois la police, je bouge. Aujourd’hui, je veux même pas qu’ils me contrôlent, plus jamais de la vie je veux avoir affaire à eux. J’ai peur pour ma vie mais j’ai aussi peur de perdre le contrôle et que ça dégénère. »

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