Bonnières-sur-Seine : la vidéo du maire agressant son opposant fait le buzz

Le 15 février 2018, à la toute fin du conseil municipal de Bonnières-sur-Seine, 4 600 habitants, les présents ont assisté à une scène surréaliste, filmée par l’opposition municipale qui souhaite porter plainte. Après un échange de plusieurs minutes, tendu, entre l’opposant PS Louis Gomez, et le maire Jean-Marc Pommier (DVG, proche de LREM dont il a soutenu la candidate dans le Mantois aux élections législatives, Ndlr), l’édile s’emporte.

Il ne répond alors plus aux accusations de Louis Gomez que par « Allez vous faire voir ! » ; « Et ma main sur la gueule » ; « Malhonnête ! » ; « Vous avez escroqué votre propriétaire » (en référence à un jugement récent « que j’ai dans ma poche », affirme-t-il, Ndlr). C’est alors qu’il se lève, et, hors champ dans un premier temps, s’en prend physiquement à son opposant jusqu’à ce qu’il en soit écarté par sa propre majorité.

Publiée vendredi 22 février sur Facebook par le groupe d’opposition, Unis pour Bonnières, la vidéo (ci-dessous, altercation dans les dernières secondes, Ndlr) s’est rapidement propagée sur le réseau social. Ce lundi soir, elle avait été vue près de 30 000 fois par les internautes, qui ont été des centaines à la partager comme à la commenter, dans des échanges parfois brutaux, de nombreux commentateurs défendant l’attitude du maire qui, dans bien d’autres communes de France, aurait dû démissionner.

Certains se demandent ainsi de quel droit le conseil municipal est filmé par l’opposition (la loi autorise les captations audio ou vidéo des conseils municipaux par n’importe quel citoyen, elles ne peuvent être interdites par la mairie, Ndlr). D’autres dénoncent « un complot » de Louis Gomez. De nombreux commentaires sont soit moqueurs de la violence exercée au sein du conseil de Bonnières-sur-Seine, soit atterrés de la scène.

Dans sa publication, le groupe Unis pour Bonnières annonce avoir déposé plainte pour « diffamation, agression verbale avec menace et violences physiques ». Selon ses membres, « le fait qu’il s’agisse d’un maire, qui au cour d’un conseil municipal, agresse un élu dans l’exercice de son mandat sont des circonstances aggravantes ».

Les opposants publient également, en intégralité, le jugement dont il est question dans la vidéo, où le tribunal de grande instance de Versailles condamne sans ambiguité la commune dans une affaire immobilière. La majorité bonniéroise, elle, a diffusé un tract numérique affirmant que la commune « a préféré clore le contentieux (en ne faisant pas appel, Ndlr) pour se concentrer sur le nouveau projet » à cet emplacement, et dénonçant l’attitude des acheteurs d’alors.

Gaëlle Auffret, adjointe à l’enfance de Bonnières-sur-Seine, très proche du maire, le défend également au sein des commentaires, dans une diatribe justifiant la violence physique exercée par l’élu de la République envers un adversaire politique :

Vous qui donner des jugements, est ce que vous savez vraiment ce qui se passe ? Est-ce que vous y étiez ? Est-ce que vous savez ce que c’est de se faire insulter, rabaisser et harceler depuis des mois par des personnes prêtent à tout pour vous pousser à bout ? Non. Alors ne parlez pas et ne jugez pas sans savoir. Vous ne savez pas à la place du maire ce que vous auriez fait.

 

Jean-Marc Pommier, depuis vendredi, s’est réfugié dans le silence, se refusant à tout commentaire auprès des médias le sollicitant. Sur sa page Facebook, il publie depuis vendredi des messages troublants : citation du bandit de Chicago Al Capone, référence fort adaptée suite à la scène du conseil municipal, mais aussi un message cryptique mais particulièrement virulent :

Balance ton traître. C’est un nouveau jeu après balance ton porc : balance ton traître. Certains peuvent être porc et traître. Si quelqu’un se reconnaît dans cette description c’est vraiment fortuit !!!

 

Enfin, il s’est également fendu d’un unique réel commentaire sur l’affaire, faisant référence à un deuil récent qui justifierait son comportement, et à un élu non nommé :

Certains ont tenté de profiter de la période pour me déstabiliser pensant que j’allais céder à leur saloperie 10 jours après le décès de ma mère. Le coup a raté. Et le retour de bâton va être terrible pour l’homme à deux faces.

 

SOURCE : TR 78CREDIT PHOTO : FACEBOOK – UNIS POUR BONNIERES

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