Bois-d’Arcy : la députée LREM visite la prison, vétuste et surpeuplée, avec des journalistes

La députée de la cinquième circonscription des Yvelines, Yaël Braun-Pivet, a visité en compagnie de journalistes la maison d’arrêt de Bois d’Arcy ce lundi. Présidente de la commission des lois à l’Assemblée nationale, elle est à l’origine de cette initiative également appliquée ce jour-là par 40 députés dans 26 établissements pénitentiaires couvrant toutes les catégories de lieux d’incarcération.

A Bois-d’Arcy, Le Monde a pu constater la décrépitude des locaux et le manque de moyens de la maison d’arrêt en compagnie de la députée, qui, comme avocate pénaliste, avait déjà eu l’occasion de pénétrer dans une prison :

Mais le choc reste entier. La porte d’entrée neuve et les quelques moutons qui paissent à l’abri du mur d’enceinte ne font pas illusion longtemps. D’ailleurs Odile Cardon, chef de l’établissement, ne cherche pas à maquiller la réalité.

« La structure est dégradée, on n’a pas beaucoup de financement du ministère, alors on fait avec les moyens du bord », explique-t-elle. La maison d’arrêt (pour les prévenus ou condamnés à de courtes peines) compte aujourd’hui 976 détenus pour 515 places, soit un taux d’occupation de 190 %. Un léger mieux toutefois ; au printemps, ils étaient 1 040.

 
L’AFP, dans une dépêche reprise par L’Express, insiste elle aussi sur la vétusté d’une structure pénitentiaire érigée en 1980 :

Point d’orgue, la quarantaine de cellules occupées par trois détenus. Soit 65 cm entre d’un côté deux lits superposés et le troisième de l’autre. Une armoire et une table trop petites. « Il y en a un qui mange assis sur son lit avec son plat sur le tabouret », résume un détenu.

Ni plaque chauffante, ni réfrigérateur car le réseau électrique est trop vétuste. Les détenus utilisent des « thermoplongeurs », ce qui peut faire sauter les plombs. Et l’humidité toujours autour des fenêtres. « Il faudrait repeindre du sol au plafond, mais où mettre les détenus ? », s’interroge un surveillant.

 
Enfin, dans un long article, L’Obs, qui loue une inspection surprise « bel et bien inopinée », fait entrer ses lecteurs dans un peu du quotidien des prisonniers, de la présence de drogue à celle de nombreux détenus avec des troubles psychologiques plus ou moins lourds :

Cinq cent téléphones ont déjà été saisis depuis le début de l’année ainsi que la bagatelle de cinq kilos de cannabis, détectés dès leur entrée au parloir ou parfois au sein même de la détention. Il est impossible de tout voir.

Ainsi, dans la première cellule que choisit de visiter la députée Yaël Braun-Pivet dans le « petit quartier », les deux détenus abandonnent-ils l’air de rien le généreux tas de tabac qu’ils avaient soigneusement préparé sur un magazine posé sur leur table, à côté de paquets de feuilles à rouler.

« On est tranquilles », éludent-ils quand l’élue les interroge sur leur formation, leurs activités et leurs conditions de vie. Les surveillants et la directrice, restés dans le couloir, n’ont pas le temps de remarquer cette nonchalante scène de roulage de pétard que déjà, une autre coursive et d’autres portes s’ouvrent.

De celle-ci, choisie de manière aléatoire, se dégage une forte odeur de linge sale et de transpiration. De la mayonnaise est étalée sur une étagère, à côté d’un tube ouvert et de paquets de nourriture éventrés sans soin. Le détenu semble un peu éberlué par l’entrée dans son antre de la blonde députée en veste noire et chemisier rouge vif.

Cette dernière ne s’attarde pas. Un peu plus tôt, la directrice entourée de son adjointe Morgane Boythias et de la chef de la détention Julie Boissinot ont sobrement expliqué à la parlementaire combien la prison souffre de ses fous.

SOURCE : LE MONDE / L’OBS / AFP – L’EXPRESSCREDIT PHOTO : TR 78

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